10 mars 2014
J’aime bien les aventures un peu rocambolesques. Ce weekend, j’ai été servi, à tous les niveaux et notamment côté running ! Si l’on m’avait dit vendredi soir quand je partais de Paris, que j’allais participer à un trail dans les 48 heures suivantes, j’aurais eu du mal à le croire. Et pourtant …
Le lendemain matin en me levant, je jette un oeil sur Internet à ce sujet. Difficile de trouver des renseignements utiles : les seuls sites qui en parlent sont des calendriers de courses, et le journal local qui annonce que ce fameux trail aura bien lieu. Heureusement je trouve sur l’affiche présente sur un site la mention d’une page Facebook, qui me donnera la plupart des renseignements : lieu de départ, horaires, tarifs etc.
Deux parcours sont proposés, de 12,5 et 21Km. Et là, c’est le drame. Ou plutôt le moment le plus drôle du weekend : les deux passent juste devant chez moi !
Chaque chose en son temps, et je me mets donc à la recherche d’un médecin qui travaille en ce samedi matin. A la campagne ce n’est pas chose facile. Heureusement, une jeune médecin très aimable accepte de me recevoir et après l’examen de routine, me remet le fameux certificat.
Il ne me reste plus qu’à foncer au Décathlon du coin, le seul magasin de sport digne de ce nom, pour m’offrir une paire de Kalenji Kapteren XT4. Ca n’est pas forcément une super idée de prendre le départ d’une course avec des chaussures neuves, mais je n’ai pas vraiment le choix.
Certificat, chaussures, short, t-shirt, et même montre et capteur cardiaque : je suis fin prêt ! Vivement demain.
Je profite des grosses descentes dans les 2 premiers kilomètres pour remonter encore, tandis que les côtes ne me posent pas de problème particulier. Je me sens bien, j’avance relativement vite, et je me retrouve en milieu de peloton à la sortie du bois. Nous venons alors de dépasser le 3e kilomètre, et les coureurs autour de moi découvrent la grosse difficulté du parcours, à environ 1km de nous. La portion de plat qui nous y amène me permet de saluer des voisins qui se trouvaient là.
Arrive cette fameuse montée, que je connais bien puisque j’y faisais de la luge (principalement dans l’autre sens) quand j’étais enfant. Si la pente est plutôt douce au début, elle se corse au fur et à mesure de l’ascension et il n’est bientôt plus possible de courir, puisque de toute façon nous montons sur un sentier étroit, et que les gens devant marchent (non pas que j’envisage un seul instant de courir). Le rythme cardiaque s’accélère, et les bonnes sensations du début de course s’envolent : c’est dur, et ça n’a beau pas être long, ça laisse des traces. Remercions quand même les randonneurs qui, partis une bonne demie-heure avant nous sur le même parcours, nous encouragent chaudement.
Cette côte m’a mis dans le rouge, et je parcours tant bien que mal les 1500m qui me séparent du premier ravito. Ca descend un peu, ça grimpe un peu, mais pas suffisamment pour permettre de récupérer ou de marcher. Je sens une ampoule se former sur mon petit orteil gauche, mais je l’oublie assez tôt, en tout cas pour l’instant.
Je prends le temps de m’arrêter pour boire un bon verre d’eau, et grappiller un abricot sec et un sucre, et c’est reparti.
Cette pause, et surtout le sucre m’apportent de nouvelles forces. Pour autant, je sais qu’on est dans une partie difficile : on continue les montagnes russes sans répit. Nous sommes à l’orée d’un bois, où le soleil ne pointe pas souvent ses rayons, et le terrain est assez gras. la course s’est beaucoup étirée, et je me sens un peu seul, les autres concurrents étant à quelques dizaines de mètres soit devant, soit derrière.
En gros, ça casse les jambes, et le moral aussi. Mais je m’accroche, en me rappelant que je cours un peu à domicile !
A partir du 7e Km, on entre à nouveau dans un bois, avec une nouvelle montée relativement longue, et surtout légèrement plus raide que les précédentes. Le chemin est couvert de feuilles mortes, à tel point qu’on se demande parfois où l’on va.
Mais l’envie est de nouveau là, et je sais que passée cette montée, nous aurons une descente puis du plat jusqu’au second ravitaillement. Dans la descente justement, quelques concurrents du 21Km, dont le parcours rejoignait le nôtre à cet endroit, me dépassent en trombes. De mon côté je commence à remonter à nouveau quelques coureurs. Je me sens à nouveau plutôt frais, mais je profite quand même du deuxième ravito pour boire un coup et manger des fruits secs.
Quelques mètres après, on attaque la dernière vraie difficulté du parcours : après quelques mètres de descente bien raide dans la boue, une brusque montée le long d’un champ me donne envie de marcher. Mais je m’accroche, en profite pour doubler quelques concurrents à l’arrêt, et me lance dans le plat qui suit.
De la boue, beaucoup de boue. Deux coureurs devant moi essaient d’y échapper en montant sur les côtés du chemins, mais le talus est raide, et ils glissent : c’est la chute ! Au début j’essaie de les imiter, mais je me dis que je perds bêtement du temps. J’opte donc pour la solution bête et méchante : je fonce dans la boue ! Elle n’est en fait pas très profonde et je m’en sors rapidement, laissant mes deux compères loin derrière.
Ce choix judicieux m’a donné des ailes et je sais qu’il reste alors moins de 2Km. Un virage à gauche, un runner devant moi, je le remonte puis me lance dans la dernière descente, une bonne grosse descente presqu’à pic, de quoi reprendre des forces. Petite frayeur sur la fin où c’est vraiment raide et où je manque de louper le virage, mais je garde le sourire et fais une belle grimace au photographe (bien choisi, l’emplacement !). A partir de là, ce n’est plus que du plat jusqu’à la fin. Il me reste un participant en ligne de mire, mais il a trop d’avance pour espérer le rattraper. Derrière, j’ai fait un petit trou à la faveur de ma descente avalée sans retenue, et je peux donc laisser couler jusqu’à l’arrivée.
Ca y est, j’ai fini ! 1 heure, 11 minutes et 25 secondes à ma montre, à peu près 5 de plus au chrono officiel, pour boucler ces 12,5Km.
Aucune idée de mon classement (en fait je termine 63e toutes catégories confondues, et 26e en Senior Hommes, sur 152 finishers) mais je suis satisfait. Pour une première fois et vu ma préparation, c’est plutôt pas mal !
J’ai vraiment apprécié cette expérience ! J’avoue ne pas avoir trop pris le temps de regarder le paysage (notamment parce que je le connais déjà par coeur ou presque), mais j’ai de belles images en tête quand même. Vivement la prochaine fois !
Étiquettes : trail
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Je te savais un peu fou, mais là c’est confirmé. En tous les cas tu as bien fait de saisir l’occasion, l’expérience semble avoir et enrichissante et j’admets que cela donne envie de se lancer dans l’aventure !
Merci de nous avoir épargné les photos de tes pieds blessés 🙂
Un bon échauffement pour la Stramilano !
Vous êtes totalement fou, au le meilleur sens du mot. Bravo !